Un peu d’histoire…

Etymologie de Genay

Forme ancienne du nom : Gaienacus, Villa Giana, Villa Egena, Jaeniaco, Jaennacus, Gehenai,Gainai, Geehennay, Gennay, Gennai, Geynay, Jaynay, Genas, Geney, Genay.

Etymologie du nom

Les formes anciennes Gaienacus et Gehenai conduisent au gentilice pérégrin Gaiénus. Genay serait donc redevable de son nom à un grand propriétaire gallo-romain qui s’appelait Gaiénus.

Blason de Genay

C’est vers la fin du XIeme siècle que l’on voit apparaître une famille chevaleresque du nom de Genay. Les armoiries de cette famille étaient: « de gueules à deux chevrons d’or et trois annelets de même, deux en chef et un en pointe ». Il s’agit désormais du blason officiel de la commune.

Devise

« De peur je n’ay »

Des médailles, tuiles, poteries gallo-romaines, découvertes à Genay au XIXe siècle, attestent d’une occupation ancienne de son site. Genay faisait partie des donations primitives du siège épiscopal de Lyon, qui en fut dépouillé vers la fin du VIIIe siècle, mais qui en obtint la restitution, en 853, de l’Empereur Lothaire et la confirmation de Charles-Le-Gros en 885 et en 892 de Louis-l’Aveugle. Au Xe siècle, il était le chef-lieu de l’ager Ganiacensis ou Janiacensis et portait le nom de Jehenacum. (NDLR Ager : zone agricole).

 

1186

L’histoire féodale de Genay commence à cette date. A cette époque, Etienne II, sire de Villars, par reconnaissance de ce que Girin, abbé de l’Ile-Barbe et ses religieux l’avaient admis à leurs prières et lui avaient assigné une prébende d’honneur, leur bailla la garde des vignes de Vimy (Neuville-sur-Saône) et tout ce qu’il avait au “maix” (mas, hameau ou grande ferme) de Genay.

Août 1243

Etienne II de Thoire-Villars emprunta au chapitre 600 livres et donna en gage tout ce qu’il possédait dans les paroisses de Genay, Reyrieux, Parcieux, avec les bois de Vache Blanche, de Torery et de Laye, sis à Genay et Reyrieux.

4 mai 1264

Par acte capitulaire, les Chanoines, comtes de Lyon, établissent un “vingtain” à Genay pour en appliquer le produit à la fortification du village et à la construction d’un château-fort. (NDLR Vingtain : impôt pour subvenir aux dépenses de construction et de réparation à faire aux murs et châteaux).

1269

Une émeute menée par la corporation lyonnaise des écorcheurs, des cordiers et des bouchers remonta la Saône et envahit Genay, commettant de nombreux méfaits sans pouvoir toutefois pénétrer dans l’église ardemment défendue par les gens du pays.

1304

Le château de Bernoud devient la demeure du châtelain de la juridiction de Genay.

1346

Transaction entre l’église de Lyon et le sire de Beaujeu, dans les plaintes articulées par l’archevêque contre Edouard de Beaujeu au sujet des limites entre les seigneuries de Vimy et de Genay.

1er août 1369

Par acte capitulaire, les chanoines, comtes de Lyon, établissent un “vingtain” des fruits afin de subvenir à la clôture du village de Genay.

16 janvier 1376

Une charte de véritables franchises est accordée aux habitants de Genay en récompense du zèle déployé à élever les ouvrages de défense.

1384

Usurpation de la justice sur les terres de Bernoud et de Genay par le seigneur du Plantay, chevalier du comte de Savoie.

1392

Jean de la Beaume, seigneur de l’Abergement, saisit le village au nom du comte de Savoie et ne le restitua qu’à la fin de l’année suivante.

1397

Guigues de Montbel, seigneur d’Entremont le surprit et le saccagea de nouveau.

1398

Afin de se donner un protecteur, les habitants se mettent sous la sauvegarde du comte de Savoie et s’engagent à lui payer une redevance de 100 livres de cire.

20 octobre 1425

A la suite des querelles toujours sanglantes entre les ducs de Bourbon et de Savoie et pour s’assurer d’un lieu de refuge en cas d’attaque, les syndics de Genay entreprennent de fortifier la “poype” qui se trouve au centre du village. (NDLR Poype : butte de terre ; dans le langage courant “pape”, ex. : Rillieux-la-Pape).

1466

Par grâce spéciale, le châtelain de Genay accorde la permission de bâtir une maison dans l’enceinte du château. Cet exemple est suivi et d’autres permissions sont données en 1474 et 1542, le fort devenant presque inutile depuis l’annexion de Genay au royaume de France.

1480

La population croissant, le chapitre de Lyon ordonna la construction d’une chapelle, d’un cimetière et d’élever une tour supplémentaire.

1480

La population croissant, le chapitre de Lyon ordonna la construction d’une chapelle, d’un cimetière et d’élever une tour supplémentaire.
C’est vers cette époque que l’on signale l’existence du Franc-Lyonnais, dont Genay fit partie. Le chapitre de Lyon avait agrandi, peu à peu, les donations royales anciennes par des acquisitions et des échanges : le tout arriva ainsi à former comme un petit Etat auquel le chapitre accorda une importante concession de franchises, d’où le nom de Franc-Lyonnais.

Patrimoine

Voûte classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1947, Fortin, Tour, Eglise classée, Puits, Calvaires, Madone érigée en 1861, Pilier de Justice… Genay a su préserver de nombreuses traces de son histoire.

Le pilier de Justice : appelé aussi pilori. Il s’agit d’un poteau que tout seigneur haut-justicier avait le droit, avant 1789, de faire élever sur ses terres comme signe de son autorité. A ce poteau étaient attachés des chaînes et un collier de fer ou carcan que l’on passait au cou des individus condamnés à être exposés ainsi quelques heures ou quelques jours à la vindicte publique. La peine du pilori fut supprimée à la Révolution mais fut remplacée quelques années plus tard par “l’exposition”, elle-même en 1848. Le pilier de justice de Genay fut découvert fortuitement en 1983 lors de travaux de voirie : bloc monolithique de 1,70 m de hauteur, il possède un anneau en fer forgé, scellé au plomb, de chaque côté à environ 1,30 m de sa base.

Le blason, surmonté d’une couronne comtale et sculpté au milieu de la face avant, porte les armes d’Antoine de Foudras, chanoine comte de Lyon et seigneur haut justicier de Genay.

Homme célèbre

Augustin Burlet. Maître-verrier (1892-1953).

Né le 2 avril 1892 à Chalon-sur-Saône, Augustin Burlet partit s’installer avec sa mère à la Croix-Rousse, rue de Cuire. A 16 ans, il est élève aux Beaux Arts de Lyon jusqu’en 1911, année où il part faire son apprentissage chez un maître verrier à Lausanne en Suisse.

Démobilisé en 1919, il ouvre un atelier de vitraux rue Jacquard, toujours dans le quartier de la Croix-Rousse. Dès 1923, la famille passe ses vacances à Genay et, en 1925, achète “la maison bleue”, dénommée ainsi à cause de ses volets peints d’un bleu azur. Il en restera propriétaire jusqu’en 1944. On lui doit, en 1930, la réalisation du vitrail “Marie Madeleine chez Simon le pharisien”, œuvre toujours visible dans l’église de Genay. Résistant, arrêté par la Gestapo en janvier 1943, il décède le 25 octobre 1953 à Lyon.

La commune l’a honoré en baptisant la salle dite “de l’ancienne poste”, “Espace Augustin Burlet”.
De plus, une de ces œuvres représentant Jeanne D’arc est visible salle des Mariages, en Mairie.

La République du Franc Lyonnais

Le Franc-Lyonnais était constitué, sur la rive gauche de la Saône, d’une bande d’environ 12 km de longueur et d’une largeur inégale de 4 km environ. Cette bande se trouvait enclavée entre la Saône d’une part, la Bresse et la Dombes d’autre part et s’étendait des remparts de Lyon au ruisseau de Massieux. Il commençait aux deux portes de Lyon nommées de la Croix-Rousse et d’Alincourt. Au delà de Trévoux et de la rivière le Formans, en face d’Anse et de Villefranche, se trouvait le petit Franc-Lyonnais, qui était formé par St Bernard, Riottiers et un tiers de St Didier de Formans. Le nom de Franc-Lyonnais ne fut appliqué qu’à partir du XVIeme siècle à l’ensemble des possessions féodales que l’église métropolitaine de Lyon avait sur la rive gauche de la saône, en dehors des limites du Royaume de France, c’est à dire dans lEmpire. Le grand Franc-Lyonnais englobait une dizaine de paroisses ou hameaux: Cuire, Caluire, pour le tiers de son territoire, les trois Fontaines, Rochetaillée en partie, Neuville sur Saône, Fleurieu, Genay, le hameau de Bernoud, un quart de Civrieux ainsi qu’une partie de Saint-Jean-de-Thurigneux. Genay en fut la première capitale du pays.

Le Franc-Lyonnais avait autrefois fait partie du Royaume de Bourgogne puis du Saint-Empire romain germanique. Il s’était donné à la France à condition d’être maintenu dans ses privilèges et ses anciens usages.

Tous les monarques jusqu’à Louis XV inclus ont renouvelé ces lettres patents (soit de 1556 à 1716). Les habitants du Franc-Lyonnais étaient exempts des droits d’aide, de la Gabelles, de la Taille, et des autres impôts perçus par le Royaume de france. Ils ne fournissaient pas non plus de recrues à la milice.

Sur le plan fiscal, ils étaient donc considérés comme étrangers. Leur seul obligation était de payer à l’Etat, tous les 8 ans, un « don gratuit » de 3000 livres. Il s’agissait en quelque sorte d’une république.

Cette expérience prit fin, en 1790, avec la Constituante. Toute la partie occidentale du Franc-Lyonnais alla au département du Rhône-et-Loire et 8 autres communes au département de l’Ain.

Son histoire plus lointaine a laissé des traces dans la géographie. Avec l’industrialisation, son territoire évolua vers le statut de faubourg de Lyon, résidentiel et de loisirs. Encore porteur d’une identité rurale, le Franc-Lyonnais, en plus de sa qualité de vie, se signale comme l’une des entrées de Lyon dotée d’un pôle industriel important.

Contact

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